99 Femmes Sénégal 

News Août Septembre 2022

En vidéo, le résumé de la première phase du projet : la collecte des récits de vie.

 Réalisation : Dame Diallo

Le projet 99 FEMMES SÉNÉGAL est né de la collaboration de deux associations ENTREPRENEURS DU MONDE et le PROJET 99 qui participent chacune dans un domaine différent à l’autonomisation des femmes. C’est un programme original combinant création artistique et auto-entrepreneuriat pour rendre visibles les entrepreneuses rurales accompagnées par Entrepreneurs du Monde au Sénégal.

99 Femmes Sénégal en chiffres

  • 70 femmes entrepreneuses rurales
  • 30 femmes urbaines de Dakar et Ziguinchor
  • 4 villes et villages de Casamance Goudomp, Bignona, Kafountine et Ziguinchor
  • 3 structures d’accompagnement impliquées FANSOTO, MURICASA, BIGODEN
  • 1 pièce de théâtre inspirée par les récits  de vie des femmes
  • 1 film documentaire illustrant l’aventure collective des 99 femmes
  • 1 tournée en Casamance
  • 1600 spectateurs.trices sensibilisé.e.s
  • 11000 bénéficiaires indirects

Le projet 99 Femmes Sénégal a reçu le soutien d’Axa Sénégal et de la Fondation Anber.

Recueillir la parole des femmes

La phase 1 du projet (Juillet -Septembre 2022) est achevée

Rendre visible les femmes c’est d’abord leur donner la parole. Depuis juillet 2022, les témoignages de 70 femmes ont été recueillis sur le terrain, par les animatrices de l’association dans 4 villages de Casamance. Au cours de ces réunions, les femmes ont parlé de leurs expériences professionnelles et personnelles, de leurs fiertés, de leurs rêves et des obstacles qu’elles ont rencontrés sur leur chemin d’émancipation et les changements auxquelles elles aspirent. Se raconter et partager son histoire avec d’autres femmes n’est pas une chose habituelle  et ces rencontres ont souvent été des moments forts entre rires et larmes. Aïssatou BALDE, cheffe de projet 99 femmes en Casamance raconte le recueil des témoignages des femmes.

Aïssatou BALDE, cheffe de projet 99 femmes Sénégal

Aissatou Balde est une jeune femme sénégalaise de 27 ans. Après des études à l’Ecole Supérieure d’Economie Appliquée (Développement communautaire et formation), c’est vers la médiation pédagogique qu’elle s’est tournée. Basée à Ziguinchor, en Casamance, elle est à présent responsable d’accompagnement, référente genre au sein d’Entrepreneurs du Monde et cheffe du projet 99 femmes !

Photos Issa Kandé © Atelier Verbatims à Ziguinchor

Des témoignages aux monologues de théâtre, la réécriture comme une rencontre entre femmes urbaines et femmes rurales

La phase 2 du projet (Septembre -Décembre 2022) démarre

Ces récits de vie vont maintenant servir de base à l’écriture d’une pièce de théâtre plurilingue à 99 voix en coopération avec des groupes de femmes citadines. Ce dispositif créatif original permet d’engager un groupe de femmes dans une expérience collective de transformation. Faire entendre la voix des femmes, les rendre visibles dans leurs communautés et au-delà, favoriser l’extension de leurs réseaux personnels et professionnels sont autant de leviers pour faire reconnaître la force de travail, les savoir-faire, la créativité, la capacité des femmes sénégalaises à contribuer la prospérité du pays et à le faire évoluer avec les hommes.

Dès septembre, plusieurs groupes d’écriture en français ou Wolof vont voir le jour à Ziguinchor et Dakar pour transformer les témoignages recueillis en monologues de théâtre. Si vous souhaitez participer ou en savoir plus sur cette activité, n’hésitez pas à nous contacter.

99 femmes Sénégal, c’est aussi un film documentaire

99 femmes Sénégal, c’est aussi un film documentaire qui retrace l’aventure collective et individuelle de ces femmes et des équipes qui les soutiennent. Ateliers collectifs et portraits individuels de femmes sont en cours de tournage avec Dame Diallo à la réalisation. Quatre femmes ont été choisies pour réaliser des images sur leurs lieux de travail, en famille et dans leurs interactions avec les équipes d’accompagnement d’Entrepreneurs du Monde. Elles viennent de Ziguinchor, Bignona, Goudomp et Kafoutine, les quatre communes participant au projet et ont des occupations variées : commerce, maraichage ou riziculture.

Photos Issa Kandé © Portrait de femmes sur leurs lieux de vie et de travail

Aïssatou BALDE, cheffe de projet 99 femmes Sénégal

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Photo Issa Kandé Aissatou Balde sur le tournage du documentaire à Kafoutine

Aissatou Balde est une jeune femme sénégalaise de 27 ans. Après des études à l’Ecole Supérieure d’Economie Appliquée (Développement communautaire et formation), c’est vers la médiation pédagogique qu’elle s’est tournée. Elle a effectué de nombreux stages dans le monde rural au Sénégal autour d’enjeux tels que le développement communautaire et territorial ou l’implication des femmes.

Au sein de différentes associations, elle s’est intéressée à des sujets sociétaux difficiles et souvent tabous : la pérennité des pratiques de mutilations génitales féminines et le rôle joué par la grand-mère dans les communautés dans la perpétuation du mariage précoce des filles, sujet de son mémoire.

En 2018, Entrepreneurs du Monde (EdM) lui a proposé un stage de longue durée comme chargée d’accompagnement. Basée à Ziguinchor, en Casamance, elle est à présent employée à temps plein d’EDM et cheffe du projet 99 femmes !

*Entrepreneurs du Monde (EdM)  accompagne de Très Petites Entreprises des régions de Ziguinchor et de Matam avec des services financiers (épargne et microcrédit), des formations, de l’accompagnement social.

Bonjour Aïssatou, avant de travailler pour Entrepreneurs du monde, quel était vos contacts avec le monde rural ?   

Pratiquement aucun. Je suis née à Dakar et n’était jamais sortie de Dakar avant mes stages d’études. Les seuls ruraux que je connaissais étaient ceux qui venaient chez mes parents dans notre quartier de banlieue à Dakar (Keur Massar). Je me rendais compte que leur vie était difficile : ils faisaient des kilomètres à pied, ils manquaient de soins, de sanitaires. Je voyais bien qu’ils maintenaient des pratiques fondés sur des croyances traditionnelles. Ces observations m’ont incité à m’intéresser aux questions de santé et de bien-être en particulier les mutilations génitales féminines.

Pour aller plus loin

La prévalence des mutilations sexuelles féminines
Selon l’étude menée par l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD) du Sénégal en 2016, 23 % des femmes de 15-49 ans ont déclaré avoir été excisées. C’est parmi les Musulmanes, dans le Sud et le Nord, et dans les ethnies Poular, Mandingue, Diola et Soninké que l’excision est le plus fréquemment pratiquée. L’excision est pratiquée en général avant l’âge de cinq ans. La majorité des femmes (81 %) et des hommes (68 %) pensent que l’excision n’est pas une pratique exigée par la religion. Dans la majorité des cas, les femmes et les hommes ne sont pas favorables au maintien de cette pratique (80 % dans les deux cas).

Au sein d’EDM, quelles sont vos responsabilités ?

Je suis chargée d’accompagnement, référente genre pour LIGODEN et MURICASA, deux structures d’EDM ici et en charge des partenariats pour LIGODEN*. J’ai aussi été amené à travailler dans le cadre d’un partenariat avec EDM sur un projet de l’Office Français de l’Immigration et de l’Intégration avec des bénéficiaires revenues de migration et qui souhaitent s’intégrer à nouveau à la société sénégalaise ; il s’agissait de comprendre leurs parcours, leurs motivations, leurs compétences et puis faire avancer leur projet et les aider aussi à dépasser le complexe du retour. Notons quand même que la majorité des jeunes que j’ai eu à côtoyer qui partent du Sénégal, le font pour étudier et ensuite revenir travailler au pays.

*MURICASA et LIGODEN sont des programmes appuyés par Entrepreneurs du Monde au Sénégal. MURICASA est une entreprise école dans la transformation des denrées agricoles. LIGODEN est programme d’appui à la création de TPE et d’insertion professionnelle. 

Vous avez animé les ateliers de recueil de verbatim pour le projet 99 femmes ; Qu’en avez-vous retenu ?

Cela a été un moment très fort car les femmes n’ont pas l’habitude qu’on leur pose des questions sur leur vie, sur qui elles sont (un questionnaire est proposé pour inviter à la prise de paroles et aux échanges)  Les femmes ont pu parler de ce qu’elles ressentent, de discuter entre elles, de rire et de pleurer ensemble et finalement de se libérer. Elles étaient très contentes de ce partage et désireuses de voir la suite. Elles ont même proposé qu’on organise ce genre de partage tous les deux ou trois mois pour qu’elles puissent se libérer en partageant leurs vécus.

Un récit de femme m’a marqué. Après des années de mariage, elle était restée sans enfant avait fait six fausses couches. Enceinte, ses parents ont comploté avec les anciens et les jeunes du village pour un rituel de purification. Sa maman l’a réveillé tôt le matin en lui faisant croire qu’elles allaient se rendre un autre village voir une guérisseuse pour assurer le bon déroulement de la grossesse. Mais en cours de route, elles se sont arrêtées dans la brousse et avant qu’elle ne comprenne ce qui lui arrivait,  deux grands Kankurang  sont venus vers elle et l’ont frappé, non pour lui faire du mal pour le bon déroulement du rituel. Après avoir passé une nuit en brousse, ils l’ont ramenée dans son village natal. A l’entrée du village, les habitants l’attendaient avec des chants et des danses et l’ont accompagnée jusqu’à son domicile. Le jour où elle devait accoucher les jeunes et les Kakurang l’ont accompagnée à l’hôpital puis après l’accouchement, ils l’ont reconduit jusqu’à son domicile, au son des tams-tams. C’est le seul enfant qui est survécu et il a 23 ans aujourd’hui.

Pour moi, côtoyer les femmes des campagnes c’est découvrir des pratiques traditionnelles et des croyances qui varient selon les ethnies et les localités et dont j’ignorais l’existence.

Que pensez-vous des femmes que vous avez interrogées?

Il faut d’abord saluer leur bravoure. Elles travaillent dur pour réussir; Il faut leur apporter un aide financière, sociale et aussi les mettre en liens avec des femmes d’autres régions pour développer l’entraide et les rendre visibles.

Pour aller plus loin

Le Kankurang

Le Kankurang est un rite initiatique pratiqué dans les provinces mandingues du Sénégal et de la Gambie, correspondant à la Casamance, et dans la ville de Mbour. Selon la tradition, le Kankurang serait issu du Komo, une société secrète de chasseurs dont l’organisation et les pratiques ésotériques ont contribué à l’émergence des Mandingues.

Le personnage central du Kankurang est un initié qui porte un masque fait d’écorce et de fibres rouges d’un arbre appelé faara ; il est vêtu de feuilles et son corps est peint de teintures végétales. Il est associé aux cérémonies de circoncision et aux rites initiatiques. Son apparition est marquée par une série d’étapes rituelles : la désignation de l’initié qui portera le masque et son investiture par les anciens, sa retraite dans la forêt avec les initiés, les veillées et processions dans le hameau des nouveaux initiés. Ces rites ont généralement lieu entre les mois d’août et de septembre. Le Kankurang parade toujours entouré d’anciens initiés et des villageois qui suivent avec respect ses faits et gestes, et l’accompagnent de leurs chants et danses. Ses apparitions sont ponctuées d’une danse saccadée qu’il exécute en maniant deux coupe-coupe et en poussant des cris stridents. Ses suivants, armés de bâtons et de feuilles de rônier, marquent la cadence de leurs refrains et tambours.

Le Kankurang est à la fois le garant de l’ordre et de la justice, et l’exorciste des mauvais esprits. En tant que tel, il assure la transmission et l’enseignement d’un ensemble complexe de savoir-faire et de pratiques qui constituent le fondement de l’identité culturelle mandingue. Ce rituel, qui s’est étendu à d’autres communautés et groupes de la région, est l’occasion pour les jeunes circoncis d’apprendre les règles de comportement qui garantissent la cohésion du groupe, les secrets des plantes et de leurs vertus médicinales ou des techniques de chasse.

99 Women Senegal 

News August September 2022

The project 99 WOMEN SENEGAL was born from the collaboration of two associations ENTREPRENEURS DU MONDE and THE 99 PROJECT, each of them participating in the empowerment of women. It is an original program combining artistic creation and self-entrepreneurship to make visible the rural women entrepreneurs supported by Entrepreneurs du Monde in Senegal.

99 Women Senegal in figures

  • 70 rural women entrepreneurs
  • 30 urban women from Dakar and Ziguinchor
  • 4 towns and villages of Casamance Goudomp, Bignona, Kafountine and Ziguinchor
  • 3 support  organizations FANSOTO, MURICASA, BIGODEN
  • 1 play inspired by women’s life stories
  • 1 documentary film illustrating the collective adventure of the 99 women
  • 1 tour in Casamance
  • 1,600 spectators
  • 11,000 indirect beneficiaries

The project 99 Women Senegal is supported by Axa Sénégal & Fondation Anber.

Collect women stories

The Phase 1 of the project (July -September 2022) is completed

Making women visible means first of all giving them a voice. Since July 2022, the testimonies of 70 women have been collected in the field, by the association’s facilitators in 4 villages of Casamance. During these meetings, the women talked about their professional and personal experiences, their pride, their dreams and the obstacles they encountered on their path to emancipation and the changes they aspire to. Telling and sharing a story with other women is not a usual thing and these encounters have often been moments of laughter and tears. Aïssatou BALDE, project manager 99 women in Casamance tells about the collection of women’s testimonies.

Aïssatou BALDE, project manager of the project 99 Women Senegal

Aissatou Balde is a 27-year-old Senegalese woman. After studying at the Ecole Supérieure d’Economie Appliquée (Community development and training), she turned to educational mediation. Based in Ziguinchor, in Casamance, she is now responsible for support, gender referent within Entrepreneurs du Monde and lead of the project 99 women !

Photos Issa Kandé © Workshop Verbatims in Ziguinchor

From testimonials to theater monologues, rewriting as an encounter between urban women and rural women

The Phase 2 of the project (September -December 2022) is launched

These life stories will now serve as the basis for the writing of a multilingual theater piece with 99 voices in cooperation with groups of urban women. This original creative device makes it possible to engage a group of women in a collective experience of transformation. Making women’s voices heard, making them visible in their communities and beyond, promoting the extension of their personal and professional networks are all levers for recognizing the work force, know-how, creativity, Senegalese women to contribute to the prosperity of the country and to make it evolve with men.

From September, several writing groups in French or Wolof will be created in Ziguinchor and Dakar to transform the testimonies collected into theatrical monologues. If you want to participate or know more about this activity, do not hesitate to contact us.

99 Women Senegal is also a documentary film

99 Women Senegal is also a documentary film that traces the collective and individual adventure of these women and the teams that support them. Collective workshops and individual portraits of women are being filmed with Dame Diallo directing. Four women were chosen to produce images in their workplaces, with their families and in their interactions with the support teams of Entrepreneurs du Monde. They come from Ziguinchor, Bignona, Goudomp and Kafoutine, the four municipalities taking part in the project and have various occupations: trade, market gardening or rice growing.

Photos Issa Kandé © Shooting days with women on their workplaces and homes

Aïssatou BALDE, project lead of 99 Women Senegal

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Photo Issa Kandé Aissatou Balde on the shooting of the documentary in Kafoutine

Aissatou Balde is a 27-year-old Senegalese woman. After studying at the Ecole Supérieure d’Economie Appliquée (Community development and training), she turned to educational mediation. She has completed numerous internships in rural Senegal around issues such as community and territorial development or the involvement of women.

Working for different NGOs, she became interested in difficult and often taboo societal subjects: the sustainability of the practice of female genital mutilation and the role played by the grandmother in the communities in the perpetuation of the early marriage of girls, the subject of her thesis.

In 2018, Entrepreneurs du Monde (EdM) offered her a long-term internship as a support officer. Based in Ziguinchor, Casamance, she is now a full-time EdM employee and head of the 99 Women!

*Entrepreneurs du Monde (EdM) supports very small businesses in the Ziguinchor and Matam regions with financial services (savings and microcredit), training, social support.

Hello Aïssatou, before working for Entrepreneurs du monde, what was your contact with the rural world?

Virtually none. I was born in Dakar and had never left Dakar before my internships; the only rural people I knew were those who came to my parents in our suburban neighborhood in Dakar (Keur Massar). I realized that their life was difficult: they walked for miles, they lacked medical care and sanitation. I could see that they maintained practices based on traditional beliefs. These observations prompted me to take an interest in health and well-being issues, in particular female genital mutilation.

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The prevalence of female genital mutilation

According to the study conducted by the National Agency for Statistics and Demography (ANSD) of Senegal in 2016, 23% of women aged 15-49 said they had been circumcised. It is among Muslims, in the South and North, and among the Poular, Mandingo, Diola and Soninke ethnic groups that excision is most frequently practiced. Circumcision is usually performed before the age of five. The majority of women (81%) and men (68%) believe that female circumcision is not a practice required by religion. In the majority of cases, women and men are not in favor of maintaining this practice (80% in both cases).

Within EDM, what are your responsibilities?

I am in charge of support, gender referent for LIGODEN and MURICASA, two EDM structures here and in charge of partnerships for LIGODEN*. I was also led to work within the framework of a partnership with EDM on a project of the French Office for Immigration and Integration with beneficiaries who had returned from migration and who wished to reintegrate into the Senegalese society; it was about understanding their backgrounds, their motivations, their skills and then advancing their project and also helping them to overcome the complex of returning. It should be noted, however, that the majority of young people I have met who leave Senegal do so to study and then return to work in the country.

*MURICASA and LIGODEN are programs supported by Entrepreneurs du Monde in Senegal. MURICASA is a training company in the transformation of agricultural products. LIGODEN is a support program for the creation of VSEs and professional integration.

You facilitated the verbatim collection workshops for the project 99 women; What did you take away?

This was a very strong moment because women are not used to being asked questions about their life, about who they are (a questionnaire is proposed to invite people to speak and discuss) Women were able to talk about how they feel, to chat with each other, to laugh and cry together and finally to break free. They were very happy with this sharing and eager to see the next steps. They even suggested that we organize this kind of sharing every two or three months so that they could free themselves by sharing their experiences.

A woman’s story marked me. After years of marriage, she remained childless and had six miscarriages. Pregnant, her parents plotted with the village elders and youth for a purification ritual. Her mother woke her early in the morning, making her believe that they were going to go to another village to see a healer to ensure the smooth running of the pregnancy. But along the way, they stopped in the bush and before she understood what was happening to her, two big Kankurang came towards her and beat her, not to hurt her for the proper conduct of the ritual. . After spending a night in the bush, they took her back to her native village. At the entrance of the village, the inhabitants were waiting for her with songs and dances and accompanied her to her home. The day she was due to give birth, the young people and the Kakurangs accompanied her to the hospital and then after the delivery, they drove her back to her home, to the sound of drums. Her son is the only child who survived and he is 23 years old today.

For me, rubbing shoulders with rural women means discovering traditional practices and beliefs that vary according to ethnicity and locality and which I did not know existed.

What do you think of the women you interviewed?

We must first salute their bravery. They work hard to succeed; we must provide them with financial and social assistance and also put them in touch with women from other regions to develop mutual aid and make them visible.

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The Kankurang

The Kankurang is an initiation rite practiced in the Mandinka provinces of Senegal and Gambia, corresponding to Casamance, and in the city of Mbour. According to tradition, the Kankurang would come from the Komo, a secret society of hunters whose organization and esoteric practices contributed to the emergence of the Mandingos.

The central character of the Kankurang is an initiate who wears a mask made of the bark and red fibers of a tree called faara; it is dressed in leaves and its body is painted with vegetable dyes. It is associated with circumcision ceremonies and initiation rites. Its appearance is marked by a series of ritual stages: the designation of the initiate who will wear the mask and its investiture by the elders, its retreat into the forest with the initiates, the vigils and processions in the hamlet of the new initiates. These rites usually take place between the months of August and September. The Kankurang parades always surrounded by former initiates and villagers who respectfully follow its actions and accompany it with their songs and dances. Their appearances are punctuated by a jerky dance that it performs while wielding two machetes and uttering shrill cries. Its followers, armed with sticks and rônier leaves, mark the rhythm with their refrains and drums.

The Kankurang is both the guarantor of order and justice, and the exorcist of evil spirits. As such, it ensures the transmission and teaching of a complex set of know-how and practices that constitute the foundation of Mandinka cultural identity. This ritual, which has spread to other communities and groups in the region, is an opportunity for circumcised young people to learn the rules of behavior that guarantee group cohesion, the secrets of plants and their medicinal properties. or hunting techniques.

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