99 Femmes Sénégal 

News mars 2023 

La pièce est composée !

Martine, une participante du projet 99 Femmes Sénégal lit le monologue d’Awa en ouverture de la pièce

« Mon nom c’est Awa. Je suis cette travailleuse qui n’attend rien de personne et qui gagne sa vie à la sueur de son front. Je suis votre mère, votre sœur et votre amie. Je suis une battante, une porteuse de voix qui brise le silence et fait entendre la voix des femmes. Nous, les femmes, pouvons être des leaders. Je crois en moi, je crois en toi. Puisqu’il est l’heure de parler, alors parlons ! »

Pourquoi ce projet ?

Accélérer l’émancipation des entrepreneures rurales

Pour ses 25 ans, Entrepreneurs du Monde a voulu donner la parole aux 125 000 femmes entrepreneures accompagnées par l’association dans le monde (20 000 au Sénégal). Avec la collaboration du PROJET 99, l’association a voulu mener avec elles un projet ambitieux d’expression participative: recueillir les récits de vie de 70 femmes sénégalaises représentatives, transformer ces témoignages en pièce de théâtre et réaliser un documentaire.

Rendre visibles ces travailleuses invisibles

Dans les groupes d’accompagnement des entrepreneures, la parole et le partage d’expérience circulent bien : les plus émancipées inspirent et embarquent les plus timides. Il fallait porter cette parole au-delà de ces groupes, rendre visibles ces femmes auprès de leur mari, de leur communauté et du pays tout entier. Il fallait valoriser leur réussite et les obstacles surmontés, faire reconnaître leur participation à l’économie et à la société et faire entendre leur volonté de faire évoluer ce qui les freine leur émancipation.

Le projet 99 Femmes Sénégal a pu voir le jour grâce au soutien d’Axa Sénégal et de la Fondation Amber.

Rappel des grandes étapes

Le processus d’écriture documentaire et participatif de la pièce 99 Femmes Sénégal s’est déployé de juillet 2022 à mars 2023.

1 des récits

De juillet à septembre 2022, nous avons recueilli les témoignages de 70 femmes de 4 villages et villes de Casamance (Kafoutine, Goudomp, Bignona, Ziguinchor).

2 l’écriture

Puis, ces récits de vie ont ensuite été confiés entre octobre 2022 et janvier 2023 à trente jeunes femmes citadines, de Dakar (membres de l’association Mama Africa) ou de Ziguinchor (Etudiantes membres du club cinéma/théâtre de l’université de Ziguinchor) pour qu’elles s’en inspirent et écrivent les monologues de la future pièce de théâtre.

Photos Issa Kandé ©

3 la composition

La pièce a été composée à Ziguinchor en mars 2023. Ce qui ressort est très émouvant : on y évoque les violences subies depuis l’enfance (exploitation, excision, mariage forcé, déscolarisation subie, etc) mais aussi les encouragements et coups de pouce reçus… et au bout du chemin : les succès, la fierté et l’ambition pour la suite !

Prochaines étapes

Du 15 mai au 1er juin, la pièce sera jouée dans 6 villages de Casamance : mise en scène par Sidoine Biagui de la Compagnie Théâtrale BOUSSANA (basée à Ziguinchor), le spectacle partira en tournée avec trois comédiennes sénégalaises s’exprimant en wolof, diola et mandé. Dans chacun des villages, la représentation sera l’occasion d’une rencontre communautaire au cours de laquelle les femmes vont embarquer leur mari, leurs voisins et toute leur communauté pour dire haut et fort leur fierté et leurs attentes.

Et enfin, en septembre, nous prévoyons la présentation au Sénégal et en France du documentaire de 26 minutes qui retracera toute l’aventure et portera la parole de ces femmes encore plus loin !

Dates de la tournée en Casamance

Kafoutine * mardi 16 mai 2023
Diouloulou * jeudi 18 mai 2023
Bignogna * mardi 23 mai2023
Goudomp * jeudi 25 mai 2023
Ziguinchor Est * mardi 30 mai 2023
Ziguinchor Ouest *  jeudi 1er juin 2023

La pièce

La pièce 99 FEMMES SENEGAL donne à entendre les voix puissantes d’un chœur de femmes rurales du Sénégal. Elles y racontent l’origine légendaire de leur nom et leur affection pour un mouton. Elles disent leur regret d’avoir quitté l’école trop tôt. Elles rendent hommage aux mères, grand-mères et conseillères qui les ont soutenues et leur ont donné confiance. Elles expriment leur attachement au respect des aînés et s’insurgent contre les méfaits du mariage précoce et de l’excision. Rizicultrice ou vendeuse d’articles de séduction, éleveuse de volaille ou coiffeuse, elles disent leur fierté d’avoir réussi par leur travail à gagner leur liberté financière. Au bord du fleuve ou dans le secret de leur chambre, elles rêvent d’avenir et d’épanouissement.

99 FEMMES SENEGAL dessine un portrait vivant des entrepreneuses rurales de Casamance. Sans masquer les difficultés de leurs conditions de vie, la pièce célèbre la force de ces femmes qui se battent avec courage pour offrir une vie meilleure à leurs enfants. C’est une invitation à reconnaitre leur vitalité, leur ténacité et leur capacité à faire évoluer la société pour le bien commun.

Une question douloureuse : l’école

Les femmes du monde rural au Maroc et au Sénégal ont inspirées deux pièces récentes : 99 Femmes Maroc (2021-2022) et du Sénégal (2022- 2023). Si les deux œuvres s’inscrivent dans des contextes socio-économiques et culturels spécifiques), on note tout de même une convergence sur le thème de l’école.

Avoir quitté l’école est un regret partagé par toutes les femmes. Qu’elles aient été exploitées par leur famille ou placées comme domestique ou encore mariés de force avant 18 ans, les petites filles du monde rural au Maroc comme au Sénégal ne reçoivent une éducation souvent tronquée et rudimentaire.

Plus tard, une de leurs motivations sera d’offrir une éducation à leurs enfants.

Sénégalaises ou marocaines, les femmes du monde rural racontent :

« En me mariant de force à 14 ans, mes parents ont noyé tous mes espoirs d’éducation. »

« L’école, c’est le seul rêve que je n’ai pas réalisé. »

 « Ah l’école ! Elle me manque tellement. J’ai arrêté mes études à 16 ans, en classe de 5ème au collège car j’étais enceinte. J’ai bien essayé d’expliquer que cette grossesse était une erreur mais je n’ai rien pu faire. Mon oncle m’a chassé de chez lui. Ma mère aurait bien voulu que je continue d’aller à l’école mais elle n’avait pas son mot à dire. Ce fut une période très difficile. Et quand je revois mes cahiers, je pleure car j’aimais vraiment l’école. »

« Je travaillais dans les maisons mais j’étais prédisposée à étudier. Quand on voyait que j’étais vive d’esprit et en toute modestie, on me disait toujours que c’était dommage que je n’aie pu étudier sinon j’aurais été infirmière. L’être humain sans études ne vaut rien. Car je l’ai appris en travaillant dans les maisons. »

99 Women Senegal 

News March 2023 

The play is composed!

Martine, a participant of the project 99 Women Senegal reads Awa’s monologue at the opening of the play
“My name is Awa. I am this worker who expects nothing from anyone and who earns her living by the sweat of her brow. I am your mother, your sister and your friend. I am a fighter, a voice carrier who breaks the silence and makes women’s voices heard. We women can be leaders. I believe in me, I believe in you. Since it’s time to talk, so let’s talk! »

Why this project?

Accelerating the empowerment of rural women entrepreneurs

For its 25th anniversary, Entrepreneurs du Monde wanted to give voice to the 125,000 women entrepreneurs supported by the association worldwide (20,000 in Senegal). With the collaboration of THE 99 PROJECT, the association wanted to engage them in an ambitious and participative project of expression: collect the life stories of 70 representative Senegalese women and transform these testimonies into a play and to produce a documentary.

Make these invisible workers visible

In the support groups for female entrepreneurs, the sharing of experience works well: the most emancipated women inspire and involve the most timid ones. It was necessary to carry theirs words beyond these groups, to make these women visible to their husbands, to their community and to the whole country. It was necessary to promote their success and the obstacles overcome, to have their participation in the economy and in society recognized and to make their desire heard to change what is holding them back from their emancipation.

The project 99 Women Senegal was made possible thanks to the support of Axa Senegal and the Amber Foundation.

The main steps

The documentary and participatory writing process of the play 99 Women Senegal took place from July 2022 to March 2023.

1 stories

From July to September 2022, we collected testimonies from 70 women from 4 villages and towns in Casamance (Kafoutine, Goudomp, Bignona, Ziguinchor).

2 writing monologues

Then, these life stories were then given between October 2022 and January 2023 to thirty young urban women, from Dakar (members of the Association Mama Africa ) or Ziguinchor (Students who are members of the cinema/theater club of the University of Ziguinchor ) so that they are inspired by it and write the monologues of the future play.

Photos Issa Kandé ©

3 composition

The play was composed in Ziguinchor in March 2023.What emerges is very moving: it evokes the violence experienced during childhood (exploitation, excision, forced marriage, school drop-out, etc.) but also the encouragement received… and at the end of the road: their successes , pride and ambition for the future!

Next Steps

From May 15 to June 1, the play will be performed in 6 villages in Casamance: directed by Sidoine Biagui of the Theater Company BOUSSANA (based in Ziguinchor), the show will go on tour with three Senegalese actresses speaking Wolof, Diola and Mandé. In each of the villages, the performance will be the occasion for a community meeting during which the women will take their husbands, their neighbors and their entire community on board to express their pride and their expectations loud and clear.

And finally, in September 2023, we are planning the presentation in Senegal and France of the 26-minute documentary which will tell the project adventure and broadcast the messages of these women even further!

Casamance Tour Dates

Kafoutine * Tuesday, May 16, 2023
Diouloulou * Thursday, May 18, 2023
Bignogna * Tuesday May 23, 2023
Goudomp * Thursday, May 25, 2023
Ziguinchor East * Tuesday, May 30, 2023
Ziguinchor West * Thursday, June 1, 2023

The play

The play 99 WOMEN SENEGAL features the powerful voices of a choir of rural women from Senegal. They tell the legendary origin of their name and their affection for a sheep. They say they regret having left school too soon. They pay tribute to the mothers, grandmothers and counselors who supported them and gave them confidence. They express their attachment to respect for elders and protest against the misdeeds of early marriage and excision. Rice farmer or seller of seduction items, poultry farmer or hairdresser, they say they are proud of having succeeded through their work in gaining their financial freedom. By the river or in the secrecy of their room, they dream of the future and fulfillment.

99 WOMEN SENEGAL paints a vivid portrait of rural entrepreneurs in Casamance. Without masking the difficulties of their living conditions, the play celebrates the strength of these women who bravely fight to provide a better life for their children. It is an invitation to recognize their vitality, their tenacity and their ability to change society for the common good.

A common issue : school

Rural women in Morocco and Senegal have inspired two recent plays: 99 Women Morocco (2021-2022) and Senegal (2022-2023). if these plays fit into specific socio-economic and cultural environments), there is nevertheless a striking convergence on the theme of school.
Having to leave school too soon is a regret shared by all women. Exploited by their family, placed as servants or forced into marriage before the age of 18 young girls in rural areas in Morocco and Senegal are taken out of school too early.
Later, a great motivation of rural women is to be able to offer an education to their children.

Senegalese or Moroccan, rural women say:

“By forcibly marrying me at 14, my parents drowned all my hopes of education. »

“School is the only dream I haven’t fulfilled. »

“Oh school! I miss her so much. I stopped my studies at 16 in high school because I was pregnant. I tried to explain that this pregnancy was a mistake but I could not do anything. My uncle kicked me out of his house. My mother would have liked me to continue going to school, but she had no say in it. It was a very difficult period. And when I see my notebooks again, I cry because I really liked school. »

“I worked in the houses (as a domestic) but I was predisposed to study. When people saw that I was quick-witted, they always told me that it was a pity that I could not study, otherwise I would have been a nurse. The human being without studies is worth nothing. Because I learned it while working in the houses. »

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